Non, le vin n’est pas un fils de pub !

Pendant des semaines, les lobbyings se sont fait face, en première loge des médias.

D’un côté les pros vin, de l’autre les contre, sur fond de bataille législative et… politique, car sénateurs et députés socialistes n’ont pas hésité à s’opposer au gouvernement pour défendre un amendement initié par deux Sénateurs – César (UMP) – Courteau (PS) -.

Pourtant, il y a un vrai débat de fond qui dépasse tout combat de lobbyings, derrière le souhait des parlementaires et des élus de terrain de définir clairement la définition de la publicité relative au  vin.

Car l’intention des parlementaires n’était pas de « détricoter » la loi Evin. Il s’agissait seulement de combler un vide juridique, creusé via une jurisprudence qui ne fait pas de distinction entre la publicité et l’information, entre des publireportages et des articles de presse ou des blogs.

Il y a eu un raccourci trompeur au sujet de cet amendement : ce n’était pas un amendement qui assouplissait le cadre de la publicité. Il visait uniquement une définition claire, normée, pour accompagner les juges qui doivent apprécier l’adéquation d’une publicité sur le vin au texte de la loi Evin. Car sans définition, la subjectivité et l’interprétation s’appliquent.

Le viticulteur que je suis a signé cet amendement, parti du Sénat. Car je suis persuadé que la meilleure lutte contre les excès de consommation est précisément l’information et la pédagogie.

Lorsque j’étais vice-président du Conseil Général à l’agriculture au Département de l’Hérault, nous avons, pendant 4 ans, associé la promotion de notre patrimoine viticole -femmes et hommes, terroirs, paysages, projets oenotouristiques… – à une initiation à la dégustation de nos vins.

La manifestation « Les Vincoeurs » en est le meilleur exemple. Cet événement, que j’ai initié  à l’époque de la crise viticole, visait à montrer que les vigneronnes et les vignerons savent faire preuve d’audace et d’innovation. Et que l’on peut promouvoir le monde du vin via les femmes et les hommes, via leurs projets… et pas seulement par le produit vin.

Car le vin ne se consomme pas, il s’apprécie. Comment croire que des élus seraient à ce point irresponsables pour prôner la consommation excessive de vin et d’alcool ?

Donc, en toute conscience, j’ai souhaité de la clarté pour que les journalistes puissent, en toute indépendance et sans peur de recours systématique, réaliser des portraits de vignerons, de domaines ou de vins. Car demain, s’il n’y a pas aujourd’hui de clarification sur la définition de la publicité, le seul mot va devenir tabou ou même banni de tout média.

Notre action collective a abouti. Il faut persévérer… Car le vin est notre culture, nos paysages, notre identité, notre économie, notre tourisme. Il est notre image.

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