Je lance mon cabinet parlementaire dans une démarche de RSE

Retrouvez mon entretien avec la Revue Politique et Parlementaire sur mon engagement dans une évaluation RSE de mon cabinet parlementaire.

Mon entretien avec la revue politique

Face à la défiance des Français à l’égard des politiques, Henri Cabanel, sénateur de l’Hérault (PS), engage, à l’instar des entreprises, une évaluation de la responsabilité sociétale (RSE) de son cabinet parlementaire. Une initiative pionnière en France.

Revue Politique et Parlementaire – Pourquoi avoir engagé une évaluation de la responsabilité sociétale de votre cabinet que vous avez confiée à Afnor Certification ? 

Henri Cabanel – Depuis plusieurs échéances électorales, je me questionne beaucoup au sujet de la montée des idées extrêmes et surtout de l’abstention. Comment lutter contre la défiance des citoyens vis à vis des élus ? Comment leur faire comprendre qu’en délaissant les urnes, ils mettent en péril les enjeux démocratiques ? Comment faire face à cette désillusion et à la perte de repères de notre société ?

Le 4 septembre, dans l’Hérault, j’ai assisté à la remise de la certification RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) à l’équipe du vigneron Bruno Le Breton au domaine de la Jasse à Combaillaux. Il était question de « responsabilité du décideur sur ses choix et ses actes envers la société ». Et je me suis dis, mais nous élus, devrions suivre cet exemple donné par les entreprises. J’ai donc contacté la direction d’Afnor Certification – Franck Lebeugle, Directeur général, et son équipe – pour leur proposer mon projet d’évaluation de mon cabinet parlementaire, car cela correspond aux valeurs en lesquelles je crois depuis toujours : la transparence, le débat sans clivage politique… Ils ont accepté. Il s’agit d’un véritable pari pour eux, mais aussi pour mon équipe et moi-même.

RPP – Quels sont les objectifs de cette évaluation ?

Henri Cabanel – Je rencontre au quotidien des élus locaux impliqués qui offrent leur temps et leur énergie à leur commune, à leur territoire, dans le cadre de leur mandat.

Je vais montrer l’exemple en remettant en question mon mode de fonctionnement par rapport aux acteurs qui sont impliqués dans mon mandat : les élus locaux bien sûr, mais aussi les chefs d’entreprise – je suis membre au Sénat de la commission des affaires économiques et de la délégation aux entreprises –, les institutions, les associations…

En fonction des résultats de l’évaluation – courant du second semestre 2016 – nous adapterons nos méthodes, nos actions. Car mener une telle démarche ne sert à rien si l’on n’en accepte pas les préconisations.

RPP – Quelles données seront analysées ?

Henri Cabanel – Cette évaluation va montrer le degré de redevabilité de mon cabinet aux parties prenantes c’est à dire aux acteurs impliqués dans le cadre de mon mandat, avec un filtre de développement durable (économique, social et environnemental).

Il y a des axes forts au niveau de la gouvernance, des droits de l’homme, de la loyauté des pratiques… la transparence, le comportement éthique, le respect de la loi… autant de principes qui concernent le monde politique.

RPP – Concrètement comment va se dérouler cette évaluation ?

Henri Cabanel – Courant mars, l’équipe d’Afnor Certification va nous détailler le programme des principes fondamentaux et des critères à mettre en œuvre pour accéder à un niveau.

Nous travaillerons, mon équipe et moi-même, pendant plusieurs mois pour mettre en place une organisation en adéquation avec cette feuille de route.

L’évaluateur nous passera au crible durant quelques jours et auditionnera également des élus, des chefs d’entreprise… avec lesquels nous travaillons pour voir si nos actions correspondent à leurs besoins, à leur attente. Les résultats seront donnés trois semaines plus tard.

RPP – Espérez-vous que d’autres parlementaires suivront votre initiative ?

Henri Cabanel – Je l’espère bien évidemment car je ne fais pas cela pour faire le buzz ou pour être donneur de leçon. Non l’idée est de faire école et qu’un maximum de parlementaires emboitent le pas.

Je vais y employer toute mon énergie car, plus nombreux nous serons, plus fort sera le message de transparence envoyé aux citoyens.

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