TIG : QUEL AVENIR SANS MOYEN ?

Le 9 octobre débute au Sénat l’examen de la réforme de la justice. J’ai déposé un amendement au sujet des TIG, travaux d’intérêt général, certains d’entre vous souhaitant s’investir dans l’accueil de personnes condamnées mais se heurtant aux difficultés d’encadrement et de transport : dans son discours du 6 mars 2018, devant l’école de l’administration pénitentiaire d’Agen, le Président de la République a réaffirmé l’utilité de développer les travaux d’intérêts généraux. Après s’être engagé « à faire en sorte que les services de l’Etat se mobilisent pour offrir de telles places », il a indiqué : « Chacun doit prendre sa part. Les collectivités territoriales, afin qu’elles ouvrent davantage de postes […] » L’ouverture de tels postes correspond à un besoin pour de nombreuses collectivités autant qu’à un engagement de celles-ci au service de l’insertion et, par voie de conséquence, de la sécurité de nos concitoyens.Il existe de nombreuses collectivités qui sont intéressées mais qui se heurtent vite à un obstacle financier lorsqu’il s’agit de passer à la pratique.

En effet, l’accueil de TIG par les collectivités territoriales nécessite des moyens. Il faut notamment un tuteur, chargé d’encadrer la personne condamnée dans son travail, son contact avec les autres et d’assurer le lien avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). Par ailleurs, le coût du déplacement de la personne condamnée jusqu’à son poste doit également être financé, notamment lorsque le TIG est effectué en milieu rural dans une autre commune que celle de résidence du condamné. Le développement des TIG nécessitera aussi un accroissement des moyens des SPIP. Faute de prendre en compte ces contraintes matérielles l’appel à développer les TIG auprès des collectivités territoriales ne sera qu’un vœu pieux et un effet d’annonce.