Ma question au Gouvernement sur les campagnes à charge contre le vin dans la prévention de consommation d’alcool

Campagnes à charge contre le vin dans la prévention de consommation d’alcool

 

Ma question et la réponse sur le site du Sénat

 

Question n° 01215 adressée à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation

Publiée le : 14/09/2017

Texte de la question : M. Henri Cabanel attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation au sujet de la campagne d’information organisée par le ministère des solidarités et de la santé conjointement avec l’Institut national du cancer. Une fois encore, le vin est pris comme cible dans une campagne anti alcool avec un tire-bouchon et une phrase choc. L’amalgame quasi systématique est fait dans la prévention, entre le vin et les conséquences de l’abus d’alcool voire tout simplement la consommation d’alcool, niant avec pudeur les autres boissons, pourtant plus alcoolisées. Ces campagnes à charge fragilisent une filière touchée par les crises successives : climatiques, sanitaires et économiques. Alors que le vin offre à la France ses lettres de noblesse dans le monde entier, une fois encore, cette auto censure s’ajoute à la lourdeur de la surtransposition des normes. L’appétence de connaissance des consommateurs sur le monde du vin -le travail de la vigne, le métier de vigneron, l’œnologie…- ont développé l’œnotourisme. Celui-ci est synonyme de dégustation raisonnable et non de consommation abusive. Ces campagnes qui jettent un regard accusateur au vin, source de tous les maux et de tous les risques, nient l’immense effort réalisé par la filière en matière d’éducation, prônant la dégustation et la qualité, alertant sur la quantité. Cette filière a accompli également une révolution en matière de biodiversité et de « production responsable ». Il souhaite donc l’interroger sur les relations de travail à engager avec le ministère de la santé : On ne peut, d’un côté, s’inquiéter de la crise viticole et de ses conséquences et essayer de la limiter et, de l’autre côté, stigmatiser la filière à travers des campagnes qui diabolisent le vin. Comment le ministère de l’agriculture peut-il cautionner de telles campagnes sans réagir ? Il lui demande comment, pour être plus pertinent dans les messages de prévention contre l’abus d’alcool – qui sont nécessaires pour limiter ce fléau- son ministère pourrait travailler avec le ministère de la santé, les associations de prévention et les différentes filières pour co-construire des campagnes efficaces qui informent sur les risques d’abus de consommation de tous les alcools.

Réponse de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation

À publier le : 10/05/2018, page 2256

Texte de la réponse : Le Gouvernement est sensible à la place particulière du vin dans la culture et l’agriculture française, aux territoires qu’il structure, aux emplois qu’il crée ainsi qu’à sa valeur patrimoniale gastronomique et paysagère. Pour autant, ce rôle de premier plan ne doit pas occulter le fait que la santé publique est un enjeu majeur en France et que l’alcool n’est pas un aliment anodin. La prévention des dommages sanitaires et sociaux est une des priorités du Gouvernement, qui porte ainsi l’objectif de lutter contre les consommations d’alcool excessives ou à risque notamment pour des personnes sensibles comme les femmes enceintes et les mineurs. S’agissant des campagnes de prévention pour lutter contre les usages nocifs d’alcool, le code de la santé publique interdit déjà toute discrimination entre les différents produits alcoolisés. Dans le cadre des travaux interministériels portant sur l’élaboration d’un discours public clair et cohérent, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation sera par ailleurs attaché à ce que les propositions s’appuient sur des repères de consommation établis sur la base d’éléments objectifs et rationnels afin d’éviter toute stigmatisation du vin, dont la consommation responsable doit pouvoir rester un plaisir associé au patrimoine gastronomique français. Enfin, le ministère chargé de l’agriculture sera particulièrement attentif à ce que les parties prenantes concernées soient associées en vue d’élaborer des politiques publiques ambitieuses en matière de santé publique et cohérentes avec l’objectif de développement économique des filières agricoles.