Etats généraux de l’alimentation : deux grands chantiers en préparation

Les états généraux de l’alimentation ont été lancés aujourd’hui à Bercy. Issus d’une proposition de campagne d’Emmanuel Macron, ils ont comme objectif affiché de faire sortir la France de la crise agricole qu’elle traverse actuellement par la création de groupes de travail dédiés qui se réuniront entre fin août et fin novembre 2017.

Deux grands chantiers structureront l’organisation de ces états généraux :

  • De fin août à fin septembre : un chantier consacré à la création et à la répartition de la valeur ajoutée entre les différents acteurs de la filière agricole.
  • De début octobre à fin novembre : un chantier portant sur l’alimentation « saine, sûre, durable et accessible à tous ».

Dans son allocution d’ouverture, le Premier Ministre Edouard Philippe a dit vouloir trouver des « solutions pérennes » et non de court terme, afin de résoudre les problèmes qui opposent les différents acteurs concernés entre eux, et avec les consommateurs.

Parmi les solutions avancées, il s’est notamment prononcé en faveur du développement des circuits courts, fortement appréciés par les consommateurs qui sont en demande croissante de produits locaux et de qualité. Je suis heureux de constater qu’ils font partie des chantiers de ces états généraux, puisque j’ai moi-même initié Agrilocal 34 lorsque j’étais vice-président du Conseil Général de l’Hérault. Des solutions aux problèmes actuels existent donc au niveau des marchés publics, et je suis persuadé que le travail doit se faire en partenariat entre la filière agricole et les collectivités.

Mais si on ne peut qu’être en accord avec le constat dressé par le Premier Ministre et les objectifs fixés, la prudence doit être de mise.

En effet, j’espère que le nouveau gouvernement passera le cap de la simple communication pour réaliser des actions concrètes qui nous permettront de trouver des solutions aux défis d’aujourd’hui et de demain : la mondialisation des échanges, les enjeux climatiques, numériques, le renouvellement générationnel…

Ces états généraux partent donc d’un bon sentiment. Mais j’ai peur que la chute soit douloureuse car les réformes à engager sont nombreuses et difficiles. L’ancien ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait déjà engagé plusieurs réformes du secteur agricole, et les efforts sont à poursuivre dans cette direction. La prise en considération des besoins et des attentes des consommateurs, en constante évolution, est alors primordiale pour que les stratégies adoptées soient en phase avec la société.

Que ce soit au niveau national ou européen, il est donc nécessaire que l’on affirme une réelle envie de mettre en avant politiquement notre agriculture. Je le revendique haut et fort !

Des pays, comme les Etats-Unis ou la Chine, ont d’ailleurs pris conscience de l’importance de l’indépendance alimentaire. La France et l’Europe accusent encore un certain retard sur cette question.

Les efforts à accomplir sont donc immenses et nécessitent une volonté politique forte et affichée.

 

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