Coopération : ma question au gouvernement pour sauvegarder ce modèle agricole
La loi ÉGALIM a prévu que des ordonnances réformeraient de façon définitive la coopération.
Celles-ci inquiètent la filière qui m’a interpellé à ce sujet.
C’est pourquoi j’ai, au nom de mon groupe socialiste, posé une QAG cet après-midi au Ministre de l’agriculture Didier GUILLAUME, représenté par Marc FESNEAU, chargé des relations avec le Parlement.
En France, Maraussan est plus qu’un symbole. Maraussan est la COOPÉRATION.
Car en ce 1er mai 1905, Jean JAURES y prononçait un discours mémorable : « Le germe de solidarité se développe. Ainsi s’ébauchent, jusque dans ce monde paysan si morcelé, des formes nouvelles et plus hautes de production et de vie. ».
On ne peut en quelques ordonnances détruire ce qui est né il y a plus de cent ans et qui a montré son efficience : une solidarité entre des vignerons et une mutualisation des ressources humaines, des outils et des organisations.
C’est pourquoi j’ai posé la question suivante :
« Vos ordonnances assimileraient les coopératives à des entreprises commerciales pour le calcul du prix d’achat aux agriculteurs. Ce prix, et c’est tout l’objet de la loi EGALIM, ne doit pas être abusivement bas au regard d’indicateurs à préciser. En effet, l’inquiétude dont je me fais la voix vient de ce que la notion de prix serait appliquée par votre ordonnance aux relations entre la coopérative et l’adhérent. Or, la coopérative – jusqu’à maintenant – n’achète pas le produit mais le vend aux entreprises commerciales. Beaucoup d’exploitations sont de taille modeste, notamment en Occitanie. Elles sont fragiles. Elles font vivre les territoires grâce au modèle coopératif qui est un outil performant pour une agriculture saine et de qualité. Certains pensent qu’à terme l’objectif de Bercy serait de parvenir fiscaliser le chiffre d’affaire des coopératives, ce qui reviendrait à taxer deux fois les coopérateurs.
Alors, ma question est simple : quelles preuves de soutien vos ordonnances apporteront-elles au modèle coopératif agricole ? ».
Monsieur Marc FESNEAU m’a répondu » le gouvernement ne veut pas détruire le modèle coopératif. Cette réforme a été coconstruite avec les représentants agricoles ».
Pourtant ce n’est vraiment pas l’avis de la filière qui interpelle depuis des jours les parlementaires pour s’opposer à ces ordonnances.