
Réforme inachevée : la quatrième année de médecine toujours dans le flou
Déserts médicaux : combien de temps encore faudra-t-il attendre ?
Deux ans après le vote de la quatrième année de médecine générale, l’État tarde à agir
Le mercredi 26 mars 2025, je suis intervenu en séance publique pour interroger le
gouvernement sur la mise en œuvre de la quatrième année de formation des médecins
généralistes, votée dans le PLFSS du 23 décembre 2022. Deux ans plus tard,
l’opérationnalité de cette mesure reste toujours floue.
Certes, le Journal officiel du 9 août 2023 a bien publié la nouvelle maquette du diplôme
d’études spécialisées (DES) de médecine générale, prévoyant l’entrée des premiers
étudiants en quatrième année dès 2026-2027. Mais sur le terrain, les avancées concrètes
sont quasi inexistantes.
Des questions majeures restent sans réponse :
Quel statut pour ces docteurs juniors ?
Quelle rémunération ?
Quel accompagnement pédagogique et territorial ?
Face à cette incertitude persistante, relayée par de nombreux élus, j’ai interpellé le ministre
de la Santé Yannick Neder.
Former et retenir les médecins là où on en a besoin
L’objectif initial est pourtant clair : inciter les futurs médecins à s’installer dans les territoires
sous-dotés, afin de lutter contre les déserts médicaux et garantir un accès aux soins pour
tous les citoyens. Il s’agit d’un enjeu prioritaire de santé publique.
Dans sa réponse, le ministre a rappelé que cette quatrième année pourrait mobiliser jusqu’à
3 700 médecins supplémentaires dans les territoires à partir de novembre 2026. Il a évoqué
une coordination avec les élus locaux, une rémunération différenciée selon les zones, et la
nécessité de faire découvrir les territoires aux futurs médecins.
Mais l’essentiel reste en suspens : quand les arrêtés d’application seront-ils publiés ? C’est
la seule manière de sécuriser cette réforme et de rassurer les acteurs de terrain.
Une dynamique universitaire forte, freinée par l’inaction
Les collèges universitaires de médecine générale ont montré une mobilisation remarquable.
En 2024, 13 800 maîtres de stage ont été recrutés, représentant un quart des médecins
généralistes en exercice. Depuis 2021, ce sont plus de 1 000 nouveaux maîtres de stage
formés chaque année, selon le Collège national des généralistes enseignants.
Mais les perspectives de recrutement des futurs PANSU (postes d’assistants de médecine
générale en zone sous-dotée) sont aujourd’hui menacées par le manque de visibilité sur les
arbitrages concernant :
Le futur DES
Le statut des maîtres de stage
Le cadre contractuel des docteurs juniors
Clarifier rapidement : une exigence pour les territoires
Il est temps que le gouvernement publie les arrêtés nécessaires. À défaut, nous risquons de
compromettre une opportunité précieuse d’agir concrètement pour l’égalité d’accès aux
soins sur l’ensemble du territoire.
Retrouvez mon intervention en vidéo via ce lien :
https://videos.senat.fr/video.5209210_67e3f9f692510.seance-publique-du-26-mars-2025-apres-midi?timecode=2990711
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