Protection du pouvoir d’achat : il faut réagir, et vite !

Lors du Projet de loi Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, j’ai interpellé Monsieur Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique : 

Les Français sont dans le rouge. Avec 5,8 % d’augmentation des prix en juin, niveau inédit depuis novembre 1985, il fallait réagir vite.

L’enjeu est de protéger le niveau de vie, relancer la consommation, faire face à une crise énergétique dans le contexte de la crise ukrainienne.

Le RDSE soutient la revalorisation de 4 % des pensions de retraite et d’invalidité, celle des minima sociaux et bourses, ainsi que la revalorisation de 3,5 % du point d’indice dans la fonction publique.

Dans le PLFR, nous soutenons la dotation de 120 millions d’euros aux départements pour les aider à verser le RSA.

Nous sommes plus réservés sur l’article premier : une prime, c’est bien ; une revalorisation des salaires, c’est mieux. En effet, le versement moyen est de 546 euros, sur les 1 000 euros possible. À quoi sert d’augmenter le seuil ? Il aurait été préférable d’augmenter les exonérations de cotisations sociales pour les bas salaires, afin de revaloriser le travail, cher à notre groupe.

Nous sommes aussi sceptiques sur les loyers : vous augmentez de 3,5 % les APL, mais bloquez l’augmentation des loyers à 3,5 %. Nous ne sommes pas loin de l’enfumage…

L’effort ne profitera pas à tous de la même façon. Quid des locataires ne percevant pas d’APL ? Nous aurions préféré conditionner la hausse aux travaux de rénovation énergétique. Le bouclier loyer n’est qu’un petit pare-feu.

Le titre III porte sur la souveraineté énergétique. Comment en sommes-nous arrivés à rouvrir des centrales à charbon, alors qu’elles devaient fermer d’ici le 31 décembre 2022 ? Quel retour en arrière ! En 2020, les trois centrales produisaient 1,3 % de l’électricité du pays, mais 30 % des gaz à effet de serre du secteur électrique ! Sans commentaire.

L’Union européenne importe plus de 60 % de son énergie, contre 44 % en 1990. Depuis des années, aucune stratégie collective n’a été prévue. Quelque 30 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l’arrêt. Quelle organisation voulons-nous ? Aujourd’hui, nous prônons la nécessaire sobriété, mais demain ? Nous risquons des coupures quotidiennes. Ce n’est pas sérieux. On agit dans la précipitation.

Les élus locaux qui se voient refuser leurs projets photovoltaïques sur d’anciennes décharges apprécieront la dispense d’évaluation environnementale accordée au terminal flottant au large du Havre…

J’espère que le PLFR ira plus loin.

La note du caddie est salée pour les consommateurs. Les prix agricoles ne doivent pas être la variable d’ajustement. De nos votes dépend le quotidien des Français.

 

Lien de la vidéo de mon intervention 

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