Agroalimentaire : la force de frappe !

Durant 14 minutes j’ai défendu, le jeudi 12 mars, les couleurs de notre industrie agroalimentaire lors d’un débat sur ce thème dans l’hémicycle.

Les chiffres parlent d’eux même puisque nous sommes leader européen.

1er producteur agricole européen

  • Avec 67 Md€, soit 18% de la production de l’UE (2008)

4ème exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires

  • Avec 47.2Md€ de vente à l’international soit plus de 6% de part de marché (2009)

4ème exportateur mondial de produits alimentaires transformés

  • Avec 31.4 Md€ de chiffre d’affaires à l’export pour les industries alimentaires (2009)

Mais aussi premier secteur industriel national !

150 Md€ de chiffres d’affaires
Une performance qui permet à l’agroalimentaire d’affirmer sa place de leader des industries françaises, loin devant l’industrie automobile.

Il est important de prendre toute la mesure de ces données, de les valoriser, de les porter avec fierté, car dans un contexte de morosité ambiante, afficher ces chiffres de réussite montre que la France a su relever de nombreux défis : ceux  de la concurrence mondiale, de l’évolution des goûts des consommateurs, de l’évolution des métiers, des changements climatiques…

Cela montre aussi le courage de nos agriculteurs et de toutes les filières qui ont su relever les manches pour s’adapter,  produire autrement et vendre autrement sur les marchés intérieurs mais aussi à l’export, en s’engageant sur la voie de la qualité et en recherchant des débouchés commerciaux

 Des enjeux et une stratégie que le gouvernement, sous le pilotage du Ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll,   a su concrétiser l’an dernier avec la loi d’avenir agricole.

Car nous nous devions de nous poser les bonnes questions pour que demain l’agroalimentaire français soit toujours mis en exergue grâce à son  MODELE AGRICOLE et ses agriculteurs responsables, grâce à ses industries et à ses chefs d’entreprises responsable

Les enjeux sont à la base du tryptique du développement durable :

  1. Des enjeux sociaux: quel devenir pour les métiers de la terre et de la mer ? quel avenir pour nos jeunes avec toutes les problématiques de transmission d’exploitation
  2.  Des enjeux économiques : maintenir l’industrie agroalimentaire à sa place de second employeur de l’hexagone & soutenir les entreprises dans leur volonté de modernisation et favoriser les groupements via les GIEE
  3.  et enfin des enjeux environnementaux : préserver  la ressource en eau, le foncier avec toujours en ligne de mire des objectifs de santé publique

Dans l’Hérault, j’aime répéter que nous devons viser une agriculture raisonnée  et raisonnable pour qu’elle soit durable.

De nombreux agriculteurs se sont tournés vers le bio et le Languedoc-Roussillon est le premier vignoble (en surface) en France en AB.

Les exploitants qui se sont se sont lancés depuis des années déjà dans cette nouvelle façon de produire (certains étaient de vrais pionniers qui ont fait évoluer les pratiques tout autant que les mentalités) l’ont fait à double titre: dans une démarche de conscience mais aussi de stratégie d’entreprise.

 Ils se sont posé les bonnes questions:

  • Quelle terre pour demain?
  • Comment développer la compétitivité tout en préservant l’environnement?

Grace à la traçabilité et à des cahiers des charges précis et exigeants, ils se sont engagés auprès des consommateurs français mais ont également gagné en image à l’international.

Car les goûts, les habitudes d’achat, ont évolué avec, en toile de fond, des préoccupations de santé, d’art de vivre et de « bien consommer ».

Les exemples concrets sur mon territoire comme sur les vôtres sont tellement nombreux qu’il est impossible d’en dresser des listes exhaustives. Ils concernent la biodiversité, les circuit-courts, les démarches qualité…

A Clermont-l’Hérault, notre huilerie coopérative s’est engagée dans la labellisation AOC de son huile d’olive alors que déjà nos taureaux de Camargue ont obtenu ce label tout comme une soupe de poissons à Sète. Cela souligne les partenariats engagés sur l’ensemble de la chaîne : du producteur jusqu’au distributeur.

Agrilocal est également un exemple fort de la valorisation des circuits de proximité.

Née dans la Drôme, cette idée concrétise  le slogan « du producteur au consommateur ». Il s’agit de mettre en lien direct via une plateforme sur internet des producteurs locaux qui vendent aux acheteurs pour la restauration collective. Et ça marche : aujourd’hui, ce sont plus de 3050 producteurs et artisans qui vendent directement via cet outil dans toute la France

Plus largement, en Languedoc-Roussillon, plus de 20% d’exploitants agricoles vendent en circuit-court (les chiffres atteignent même 56% pour les producteurs de miel et 46% pour les producteurs de légumes), c’est dire l’intérêt des agriculteurs pour ce moyen de diversification de leurs revenus. Dans la viticulture, l’œnotourisme est une piste de diversification qui se développe grâce à une professionnalisation de l’accueil du public.

La biodiversité, l’agriculture raisonnée et bien sur le bio, relayés ensuite via des circuits de proximité, sont autant de réponses qui conjuguent l’éthique, le respect de la terre et les préoccupations sociales et humaines. L’agroalimentaire en France peut donc compter sur l’engagement et l’audace de ses agriculteurs et de ses chef-d’entreprises

Nous avons donc le devoir, en tant que parlementaires, de les soutenir sur la voie de l’excellence avec quelques pistes d’amélioration : clarifier les labellisations pour une meilleure compréhension et lisibilité des consommateurs, simplifier les procédures et raccourcir les délais d’obtention de label, inciter à une qualité de relation entre les producteurs et les distributeurs pour améliorer les marges dans un juste équilibre pour chacun…

A l’issue de cette intervention, j’ai posé une question à Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt :

L’innovation est un facteur clef de la compétitivité de notre industrie. Dans l’agroalimentaire, nous avons une filière constituée à 98% de PME et TPE qui consacrent moins de 1,8% de leur valeur ajoutée à la recherche et au développement. C’est peut-être là que réside notre faiblesse. Je sais, Monsieur le Ministre, que le Gouvernement avait de grandes ambitions en la matière : le contrat de filière alimentaire signé en juin 2013 prévoyait en effet que le Programme des Investissements d’Avenir (PIA) permette de soutenir les projets de modernisation des entreprises alimentaires (mécanisation, robotisation et utilisation du numérique) ayant pour objectifs d’améliorer la productivité des entreprises alimentaires.  Alors que le Président de la République a annoncé aujourd’hui un rechargement du PIA, que pouvez-vous nous dire Monsieur le Ministre à ce sujet ?

La filière agroalimentaire doit s’inscrire dans la logique de l’aliment bien être et durable, de l’emballage intelligent et de l’usine du futur. Les perspectives de développement passeront par la capacité  à s’insérer parfaitement dans l’internationalisation des échanges ainsi qu’à remplir les exigences de la Sécurité – Qualité – Environnement.

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