« Un bon élu est celui qui garde sa capacité de révolte »

 

Henri CABANEL

Son regard ne se dérobe jamais. Car de son arrière-grand-père (maire d’Abeilhan à la fin des années trente), de son grand-père et de son père, tous viticulteurs, il a reçu en héritage la terre, le métier et le respect de la parole d’homme.

Et ne dites surtout pas à Henri Cabanel que le mot valeur est galvaudé !

Cela le choque profondément car lui y croit ! Ce sont précisément ses valeurs qui lui font retrousser ses manches : « à 24 ans, on m’a demandé de faire partie de l’équipe municipale de Servian. Une fois élu, j’ai commencé à dire ce que je pensais, ça n’a pas toujours plu ! »


Il préfère alors s’investir dans la vie associative. Il devient président de la cave coopérative et là encore n’hésite pas à affirmer ses convictions : « parfois pour l’intérêt général, on doit aller au bout en s’opposant même à ses amis politiques. C’est le prix à payer pour garder son honnêteté morale. Pour moi, un bon élu est celui qui garde sa capacité de révolte. Il faut être honnête, disponible et bosseur ! ».

Et ces trois qualités, Henri Cabanel les a rencontré enfant. Dès son plus jeune âge, le jeudi, il va dans les vignes et se souvient encore de ce qui l’a poussé à devenir viticulteur « l’odeur de la terre, l’odeur des saisons, celle de la sève. J’ai toujours su que je voulais faire ce métier même si ma mère, fille et épouse  de viticulteur a tout fait pour m’en dissuader ! ». Car sa mère sait la dureté des journées dans les champs. « Aujourd’hui même si la mécanique a allégé les travaux, rester paysan est un combat. Car la crise touche toujours les métiers de l’agriculture et il faut se battre et faire preuve d’audace pour résister ».

A la fois réservé (il n’aime pas se mettre en avant) et «  grande gueule » (« personne ne peut m’empêcher de dire ce que je pense »), Henri Cabanel est élu conseiller général du canton de Servian en 2003 lors d’élections partielles. II endosse en 2011, la casquette de vice-président du Conseil général, chargé de l’agriculture, de la pêche, de la conchyliculture, des ports et de la forêt. Une mission large, entre terre et mer, qui lui permet de mettre en place une méthode : le terrain toujours le terrain, avec des objectifs et des résultats qu’il quantifie et analyse. Et va toujours inlassablement, à la rencontre des métiers et des hommes. 

Aujourd’hui, le viticulteur s’est fixé un nouveau défi : « j’ai envie de redonner confiance en l’élu. Etre aussi une vraie courroie de transmission entre les élus locaux et le Sénat pour porter la voix des territoires au national. Dialoguer, expliquer et convaincre… ». Car cet homme là n’est pas du genre à éluder le débat.

Sénateur, il le sera à 100%. Dès son élection, il a démissionné du  Conseil général pour se consacrer pleinement à son mandat de parlementaire. Il en avait donné sa parole.